VIOLONC.elle.S

PORTRAIT D’INGRID SCHŒNLAUB

violoncelliste de l’ensemble Sillages

VIOLONC.elle.S, accords & désaccords est un spectacle tout public (1h10) mis en scène par Lionel Ménard dans lequel la violoncelliste de l’ensemble Sillages, Ingrid Schœnlaub, évolue seule en scène (musique, poésie, théâtre).

Ingrid Schœnlaub y raconte le lien à l’instrument, les joies, les tâtonnements, avec ce violoncelle qu’elle dit « avoir commencé à 7 ans, à 20 ans, à 26 ans ». En filigrane s’exprime sa réflexion sur la relation à l’Autre.

Ingrid Schœnlaub a accepté de nous dire un peu plus sur cette relation qu’elle nourrit avec son violoncelle :

Bonjour Ingrid,

1. Peux-tu nous raconter ta première rencontre avec le violoncelle ? 
Vers 5/6 ans, lors d’un concert d’élèves dans lequel jouaient mes frères, quelqu’un jouait du violoncelle et j’aurais dit : « moi, c’est de ça que je veux jouer »

2. Saurais-tu révéler une qualité, deux défauts, et une information étonnante sur cet instrument ? 
– il a bon caractère !
– il est encombrant.
– il se joue assis.
– son âme est accessible et réglable…

3. Y a-t-il un son de ton violoncelle qui te plait énormément ? lequel, et comment parviens-tu à le produire ?
– le Ré grave sur la corde de Do. Expirer, relâcher tout le poids du corps et juste laisser l’instrument vibrer.

4. Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de perdre ton instrument ? Si oui, qu’as-tu fait pour le retrouver ?
– Je croise les doigts pour que ça ne m’arrive pas.

5. Si ton violoncelle était une personne, ou un animal, à quoi ressemblerait-elle/il ? Porte-t-il/elle un/des nom.s ?
– Plutôt un élément, l’océan, le vent.
– Éliane Magnan, qui le jouait avant moi, l’avait surnommé Rembrandt, pour ses couleurs qui lui rappelaient la palette du peintre.

6.  Dans quels lieux extraordinaires es-tu allé parce que ton violoncelle t’y a accompagnée ?
– Teheran en Iran, où l’on a salué sous une pluie de roses.
– Concert donné dans le chai circulaire de Château Lafite Rothschild, au milieu des barriques.
– Au Kosovo, dans une vieille imprimerie, au milieu des vieilles machines d’impression.

7. Peux-tu choisir pour nous trois pièces pour violoncelle seul écrites au fin XXe – XXIe siècle à écouter, ainsi que le meilleur contexte pour les écouter (temps de la journée, endroit de la maison ou en extérieur) ?
2ème Récitation de Georges Aperghis
Trois Strophes sur le nom de Sacher de Henri Dutilleux
Spins & Spells de Kaija Saariaho
Les écouter jouées en direct, n’importe où, n’importe quand.


8. Ton spectacle VIOLONCelleS est un seul en scène où tes violoncelles t’entourent comme autant de partenaires de jeu : comment t’est apparue l’envie de parler de vous ?
– Claire Gibault, la cheffe d’orchestre du Paris Mozart Orchestra, m’avait donné une Carte Blanche pour un concert-spectacle en violoncelle seul, m’offrant d’explorer les autres modes d’expression qui m’ont façonnée. On pourrait dire que les choses se sont faites à l’envers, bien qu’il n’y ait pas de règle pour faire un spectacle finalement. Au départ je ne savais pas ce que je voulais raconter, je suis simplement partie de cette Carte Blanche, puis des œuvres que j’avais envie de mettre dedans, puis le fil rouge s’est tracé peu à peu, le propos s’est précisé.


9. VIOLONCelleS est également l’occasion pour toi de faire appel à d’autres arts que la musique. Qu’est-ce que l’interdisciplinarité a nourri dans ton parcours de musicienne ? 
– Je me suis construite comme ça, cela m’accompagne sans cesse. Si j’en ai la possibilité, je commence la journée par un échauffement de danse avant de jouer du violoncelle, en utilisant par exemple les Basiques appris auprès de la danseuse Wilfride Piollet. Il me semble que le théâtre et la danse enrichissent ma capacité, peut-être ma liberté d’expression avec le violoncelle. J’ai l’impression d’être davantage moi-même lorsque je peux bouger sur scène, pas uniquement rester assise avec mon violoncelle.


10. Une blague sur les violoncellistes ? 
– Le plus drôle, c’est qu’elles nous ont toutes été piquées par les altistes, alors que c’est le violoncelle qui a une pique, pas l’alto !